mardi 20 février 2018

L'EMPRISE DE LA DETTE DANS LE NEOLIBERALISME

FOUCAULT ET LA "NAISSANCE" DU NEOLIBERALISME

"La dette constitue le rapport de pouvoir le plus dématérialisé et le plus général à travers lequel le bloc de pouvoir néolibéral organise sa lutte de classe. La dette représente un rapport de pouvoir transversal qui ne connaît ni les frontières des États, ni les dualismes de la production (actif/non-actif, emploi/chômage, productif/non productif), ni les distinctions économie, politique et social. Il agit au niveau immédiatement planétaire en traversant les population, en accompagnant et en sollicitant la fabrication "éthique" de l'homme endetté."

On notera au passage que la métamorphose du capitalisme et de sa monnaie opérée au tournant des années 70 n'avait en revanche pas échappé à Gilles Deleuze, qui résumait ainsi le passage de la gouvernance disciplinaire au néolibéralisme contemporain : " L'homme n'est plus l'homme enfermé de sociétés disciplinaires, mais l'homme endetté de sociétés de contrôle."

Pour Foucault, les néolibéraux ne conçoivent plus l'homo oeconomicus comme le sujet de l'échange et du marché, mais comme un entrepreneur (de soi) 

Extraits du livre de MAURIZIO LAZZARATO, (LA FABRIQUE DE L'HOMME ENDETTE) Édition Amsterdam.     


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