mercredi 27 avril 2016

SUITE DE "LES CHANSONS DE ROLLAND" DU NEOLIBERALISME.

Pour comprendre l'inefficacité foncière du capitalisme de passager clandestin, on peut recourir à la métaphore des routes de la Silicon Valley : la Californie est à la fois l'Etat américain dans lequel il est le plus difficile d'augmenter les impôts (pour des raisons législatives) et un de ceux ou le nombre de véhicules automobiles privés est le plus important. Résultat : les routes sont en piteux état. Pour le dire de manière lapidaire, les Californiens investissent dans leur voiture, mais pas dans leurs routes.

Et cette stratégie individualiste se révèle de plus en plus contre-productive. Les routes sont cabossées et congestionnées, et même les Californiens les plus riches en souffrent : quel que soit le luxe de leur véhicule ils se retrouvent bloqués comme les autres dans d'interminables embouteillages. Certes, la capitalisation boursière des cents plus riches entreprises de la Silicon Valley s'élève à 3000 milliards de dollars, mais cette richesse ne profite qu'à une poignée de dirigeants et de cadres, masculins et blancs à 95%.

En réalité, la Californie "siliconée" s'appauvrit : les écoles et les universités publiques s'étiolent inexorablement, la spéculation immobilière fait exploser la pauvreté dans les grandes métropoles comme San Francisco, les infrastructures de transport (routes mais aussi ponts) se dégradent.

Mais ce modèle économique pose une question encore plus fondamentale : la privatisation des biens publics est-elle légitime quand elle s'accompagne d'une sécession fiscale ? Cette interrogation est au cœur du mythe suivant.

"Il faut produire des richesses avant de les redistribuer".   

Une vision faussement naïve de notre système économique s'est répandue qui veut que la société civile et les entrepreneurs créent que l'Etat redistribue selon son bon vouloir aux "assistés" sociaux. Ce discours à la fois élitiste et condescendant fait commodément abstraction des conditions sociales de la création de richesses.

Les entrepreneurs ne viennent pas à la vie dans un monde économique qu'ils inventent en même temps que leurs produits et services. Ils bénéficient d'infrastructures de toutes sorte financées par la collectivité et sans lesquelles l'innovation resterait à jamais au stade de l'imagination : systèmes de formation, routes, ponts, institutions juridiques, mécanismes de financement, confiance sociale, etc., forment ce que l'on pourrait appeler l'écosystème de la création de valeur économique.

Le texte ci-dessus est un extrait du livre "Nos mythologies économiques" de l'économiste Eloi Laurent.

L'intérêt du livre de cet économiste, c'est qu'il déconstruit point par point et de façon intelligible la "doxa" néolibérale, "il est vrai que nous citoyens de ce monde, ne pouvons pas comprendre ce que le néolibéralisme peut nous apporter de "bien être et de flexibilité", l'homme singe adore les bananes? par contre il ne mange pas la peau et il la balance dans la tête de ceux qui ne lui propose que cela.

Ce jour il fait froid, mais le soleil est là.  



    











  

LES CHANSONS DE "ROLLAND" DU NEOLIBERALISME.

Un lieu incarne plus que tout autre, dans le capitalisme contemporain, la force de ces mythes économiques qui parviennent à oblitérer le réel : la Silicon Valley, dans la région de San Francisco. Le nom de ce berceau de l'Internet et du capitalisme high-tech est en soi un mythe, puisqu'il ne s'agit pas à proprement parler d'une vallée et qu'elle ne contient pas la moindre trace de silicium ! Surtout, la Silicom Valley est révérée et célébrée dans le monde entier comme le temple du génie entrepreneurial, mêlant, loin de toute régulation étatique, esprit d'innovation, contre culture créative et liberté de s'enrichir sans entrave, alors que la réalité est bien différente : la Silicon Valley est un pur produit du capitalisme public.

C'est l'investissement massif du Pentagone dans cette région pendant et surtout après la seconde guerre mondiale qui a permis à la recherche de s'y développer via les grandes universités publiques et privées, et de faire prospérer économiquement les innovations numériques. Et si les entreprises de la Silicon Valley génèrent aujourd'hui des profits considérables, c'est notamment parce qu'elles ont appris à engranger les subventions publiques tout en contournant la législation fiscale, en investissant des centaines de millions de dollars non seulement dans l'innovation technologique, mais aussi dans l'ingéniosité fiscale qui leur permet d'échapper à 90% de l'impôt qu'elles doivent.

La dernière génération de start-ups dans la Valley n'échappe pas à la règle : ce que l'on nomme souvent en France, avec admiration, l' "ubérisation" de l'économie n'est rien d'autre qu'un capitalisme de passager clandestin qui exploite habilement les failles de la régulation publique et repose sur la monétarisation des activités gratuites, la mobilisation du capital non marchand et, de manière générale, l'expansion de la sphère privée (temps de loisir remplacé par du temps de travail, véhicule privé en véhicule professionnel, logement privé transformé en résidence commerciale, etc.).

La véritable question s'agissant de ce modèle économique est double : est-il vraiment efficace à moyen terme . "Est-il politiquement légitime ?" 


Ce texte est un extrait du livre "Nos Mythologies économiques" de l'économiste Eloi Laurent de l'OFCE qui enseigne à Sciences PO et Stanford. 

Je vous laisse réfléchir à cette chanson de Rolland, je vais prendre l'air          

mardi 26 avril 2016

L'ARME DE DESTRUCTION MASSIVE "L'ECONOMISME".

Pour moi, l'économie n'est qu'un outil idéologique qui permet de configurer le monde dans lequel nous vivons, elle prend de plus en plus place dans ce discours qui consiste à dire, si vous dépensez plus que ce que vous avez "c'est la catastrophe", et prétendre qu'un état puisse être en "FAILLITE" est une "IMBÉCILLITÉ" que l'on assène je suppose dans certaines grandes écoles de commerces, et dans certaines boites à idées comme, "l'IFRAP ou GENERATION LIBRE" car elles sont idéologiquement tendance. Un état n'est pas une entreprise, c'est un collectif, "la santé, l'éducation, la culture, l'armée...", l'état "PROVIDENCE" n'existe pas, c'est une invention néolibérale.
C'est un retour sur "investissement pour parler néolibéral", pour les citoyens, qui payent des impôts directs ou indirects, qui consomment et qui produisent et cotisent socialement pour l'ensemble de la société.

Le livre d'Eloi LAURENT "NOS MYTHOLGIES ECOMIQUES", analyse plus en profondeur cette transformation de la pensée politique en pensée économiste.
Je cite, "L'économie est devenue la grammaire de la politique", "Le politique parle de nos jours sous réserve d'une validation économique, et on le rappelle promptement à l'ordre dès que son verbe prétend s'affranchir de la tutelle du chiffre".

"Or cette grammaire économique n'est ni une science ni un art, mais bien plutôt une mythologie, une croyance commune en un ensemble de représentations collectives fondatrices et régulatrices jugées dignes de foi, aussi puissantes que contestables".

"Du coup, qui veut paraître important de nos jours "fait l'économiste". Dans un mélange particulièrement toxique d'idéologie et d'amateurisme, un nombre croissant de "commentateurs" dont la compétence est minuscule récitent sur un ton professoral et souvent comminatoire un catéchisme auquel ils ne comprennent à peu près. Peu importe, c'est de l'incantation: ils en appellent aux pouvoirs supérieurs de l'économie. Ils savent que "parler l'économie" les placera du côté des forts, c'est-à-dire de ceux qui disent "non". Et que peu oseront leur disputer leur autorité par procuration.

Les textes soulignés, sont des extraits du prologue du très bon livre "Nos mythologies économiques" de l'économiste Eloi LAURENT de l'OFCE, qui enseigne à Sciences Po et à l'Université de Stanford.
Edité chez "LES LIENS QUI LIBERENT".


 

mercredi 13 avril 2016

AGNES VERDIER-MOLINIE L'ULTRALIBERALE

La présidente de la boite à idée IFRAP, est diplômée d'histoire économique contemporaine.
Régulièrement invitée dans les médias comme son collègue Gaspard Koenig de la boite à idée Génération libre.
 
Vue à la télé lors d'une émission sur la chaine LCP tout à côté d'un jeune représentant du MEDEF, courbés, ils semblaient porter tous les deux "cet immense fardeaux" que sont les charges qui accablent nos pauvres entreprises.

"Vous ne vous rendez pas compte du poids de cet handicap qui empêche de survivre dans cette économie mondialisée".
C'est de l'humour.

La France qui est la championne du monde toute catégorie d'aides aux entreprises sous diverses formes, "état et collectivités".
Le montant évalué est d'environ "110 MILLIARDS D'EUROS PAR AN".
Si à ces 110 milliards d'euros on ajoute les quelques milliards de la fraude fiscale, on pourrait faire "BOMBANCE" tous les jours.
Je n'ose citer le chiffre total des différentes aides ou allègements possibles, il serait de 6000 selon les mauvaises langues.

Je m'interroge, sur cette forme de connivence qui existe  dans certains médias, si ce n'est que la volonté de véhiculer ce type d'idéologie, car n'en doutons pas il ne s'agit pas "d'économie mais d'idéologie". Ce sont des choix de fonctionnement de la société, et selon moi, l'économie n'est pas une science, mais un outil idéologique.
Cela me fait penser au moment du référendum sur l'Europe ou tous les médias étaient pour en nous faisant passer pour des demeurés, et malgré tout les français avaient contre.

En parlant "d'idéologie" l'entreprise de Mr Gattaz "Président du MEDEF" aurait reçu dans le cadre du CICE "1.400 000,00 euros" en 2014, nous aimerions savoir combien il a recruté de personnes.

J'arrête pour aujourd'hui, je vais aller prendre l'air car il fait beau.    





mardi 12 avril 2016

GASPARD KOENIG PHILOSOPHE.

Je voudrai citer quelques extraits du débat qui a opposé Caroline De Haas et Gaspard Koenig sur l'hebdomadaire Marianne.
Pour précision, Gaspard Koenig (ENS, agrégation Columbia), a travaillé au cabinet de Christine Lagarde, avant de rejoindre la BERD à Londres. Il enseigne à HEC, président de la boite à idée "Génération Libre".
Caroline De Haas féministe et sociale conseillère auprès de Benoit Hamon, puis de Najat Vallaud-Belkacem au ministère des Droits des femmes. Quitte le PS en 2014. Elle crée et dirige l'agence Egalis.

Etant mal intentionné, je ne citerai que certains propos tenus par notre "philosophe très libéral", car ils ne sont que le reflet de ce discours envahissant qui préconise de détruire le commun pour ne privilégier que l'individualisme économique.
"Je voudrai préciser que tous les fonctionnaires d'état doivent donner leurs coordonnées quand ils partent en vacance pour pouvoir être réquisitionnés en cas de catastrophe naturelle ou autre problème important pour le pays, peut être que monsieur Gaspard Koenig n'est pas au courant de cette contrainte".

Quelques exemples:
G.K.
Le problème, c'est que l'attachement au salariat protégé à longue durée ne me parait pas cadrer avec las évolutions en cours du marché du travail dans une société postindustrielle. Nos système sociaux sont certes constitués de telle manière que le CDI reste un élément important d'une vie stable et convenable. Mais ce modèle, encore sacralisé par une frange importante des manifestants, ne correspond plus en pratique à la façon de vivre de nombreux jeunes. Dans cette fameuse "génération Z", beaucoup considèrent le CDI, et ce qu'il implique de subordination, comme trop contraignant.

(Il est vrai que la multiactivité n'est absolument pas contraignante, c'est l'eldorado pour obtenir un crédit important, louer un appartement, j'en passe et des meilleures...).

G.K.
Nous souffrons justement de cet enchevêtrement de micros statuts protégés ! Ces positions que vous qualifiés de stables me semblent s'apparenter souvent à de véritables rentes...

(Vive la rente du CDI).


G.K.
Cette phrase est le début d'une réponse à une question des journalistes.

"En effet, la concurrence est le garant de la justice sociale".

Je vous laisse réfléchir, les philosophes nous parlent.