L'HOMME RISQUE "suite et fin".
Les "risquophiles" du Medef concèdent toutefois que l'état doit veiller à ne pas laisser les répétitions sociales se perpétuer de génération en génération. Autrement dit, à faire en sorte qu'il n'y ait pas d'héritier, car selon eux, "une société juste est une société aléatoire, ou les jeux seraient redistribués à chaque génération". Alors pourquoi n'ont-ils pas mis en pratique leur brillante conception de la méritocratie? Si telle est vraiment leur vision d'une société juste,
alors ne ferait-ils pas mieux d'en mesurer l'immense échec, au lieu d'en accentuer les défauts en promouvant le risque comme valeur suprême? Au lieu de voir en chaque individu un poids pour la société plutôt qu'une chance, de promouvoir l'individualisme plutôt que la solidarité collective et d'inviter chacun à "payer" pour ses risques? Non, ils préfèrent un État qui se contente de construire et de faire fonctionner les institutions du marché pour assurer la libre concurrence. L'Etat doit aussi cesser, selon Ewald et Kessler, de surprotéger les classes moyennes au détriment des plus défavorisés!
La cible est désignée et accusée du pire : les classes moyennes fabriquent les exclus! Les "risquophiles" y voient une lutte entre les classes inférieures! Et ils n'ont pas un mot sur la responsabilité des classes supérieures dans la déliquescence de l'Etat-providence. Mais le plus inquiétant est ailleurs. Les risquophile ne donnent jamais une définition du risque. Du coup, on ne sait pas de quoi ils parlent en définitive. Si le risque est la valeur suprême, alors celui qui risque sa vie est le plus digne. Or, le marché ne récompense pas le risque vital. Ni le soldat, ni le policier, ni le pompier, ni l'agent de sécurité ne reçoivent un revenu comparable aux patrons de multinationales ou aux traders, ou encore aux grands sportifs! il est donc erroné de dire que le marché récompense le risque. Il est plus exact de dire qu'il récompense surtout le risque financier!
L'individu-risque est aussi un individu endetté, voire surendetté, comme la montré la crise des subprimes en 2008. Il se trouve à la merci des banques, des assurances et plus largement des marchés financiers. Un nouveau rapport de pouvoir s'installe entre débiteur et créancier. " La puissance créancière se mesure à cette capacité de transformer l'argent en dette et la dette en propriété et, ce faisant, à influer directement sur les rapports sociaux qui structurent nos sociétés." L'homme-risque n'est pas plus libre mais plus endetté. Il devient "responsable et coupable de son propre sort".
Finalement, l'idéologie du risque entraîne un sacré rétropédalage historique. Elle masque, derrière la promotion et la libéralisation de l'individu, "un discours de domination pour les dominants".
En ce qui concerne tous ses "pseudos risqhophiles" qui prétendent être les pirates de la nouvelle économie, il faut qu'ils sachent que nous ne sommes pas dupe, et que le mot "COLLECTIF" a pour nous de l'importance.
Bon appétit, il est l'heure d'aller déjeuner.
L'HOMME RISQUE "suite", commencer la lecture par l'article précédent".
Il n'est pas question pour autant de prendre des risques et d'en faire assumer les conséquences à la collectivité. L'homme-entreprise est un risquophile qui assume seul ses succès comme ses échecs. C'est une question de dignité! " L'objectif n'est pas de permettre à chacun d'externaliser sur d'autres le maximum de risques mais, à l'inverse, de faire que chacun puisse assumer un maximum de risques, puisqu'il y a là, de toute éternité, le principe de la dignité de l'homme". Est digne celui qui peut assumer ses risques. Pourquoi pas ? mais à condition qu'il y ait égalité devant le risque. Ce qui n'est jamais le cas. Ce n'est pas la même chose de risquer dix euros quand on en possède mille que risquer dix euros quand on en possède dix !
La dignité de l'homme impose donc au travailleur d'accepter les risques, non pas de son métier, mais de son secteur économique. Chômage technique, chômage économique, chômage financier, restructuration, consolidation, délocalisation... autant de risques de la vie liés à la santé ou l'amour. "La vie, la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ?" s'interroge Laurence Parisot, patronne du Medef. Propriétaire de son "capital humain", l'individu en est le seul responsable. C'est à lui d'opérer les choix rationnels pour le faire fructifier, en prenant des risques calculés et en s'assurant en cas d'échec.
Quand à l'état, il n'est plus l'agent protecteur. Son rôle évolue. Les risquophiles, François Ewald et Denis Kessler, ont beau plaider pour une complémentarité entre l'état et le marché, leurs références parlent pour eux. Ils partent d'un "modèle pratiquement incontesté de l'économie de marché" et citent les néolibéraux les plus radicaux, Friedrich Hayeck et Gary Becker, pour dessiner la société idéale, celle du "gouvernement du risque", en référence à Michel Foucault, l'ancien maître à penser de François Ewald. L'élève a dépassé le maître. Foucault reconnaissait que la sécurité sociale ne pouvait pas couvrir tous les risques de la vie mais il n'en appelait pas pour autant à l'édification d'une démocratie du risque.
La gouvernementalité du risque modifie les missions de l'Etat. Ce n'est plus à lui d'assurer les individus. En revanche, il les oblige à se couvrir auprès du secteur privé. L'Etat réduit les protections qui viennent de la solidarité collective et promeut les assurances privés proposées par le marché. Sa tâche est de veiller à ce que les individus s'en remettent au secteur marchand pour se protéger eux-mêmes sans qu'il soit une charge pour la société. Les marchés récupèrent ainsi l'argent que les individus investissent dans leurs multiples assurances et couvertures : assurance civile, habitat, santé, investissement dans la formation, dans la retraite, les accidents de la vie... Exit l'Etat-providence, nos "risquophiles" plaident pour un Etat-minimum qui ne prend plus en charge les risques des individus.
La suite et fin de "L'HOMME RISQUE" au prochain numéro.
TRANSFORMER L'INDIVIDU EN GUERRIER ECONOMIQUE, SUITE.
L'HOMME-RISQUE.
Il ne suffit pas d'entretenir son capital humain, encore faut-il prendre des risques pour rentabiliser l'investissement sur soi-même. L'heure est donc à la prise de risques. C'est la nouvelle dialectique des relations humaines. Exit les rapports maître/esclave ou patron/ouvrier.
Place au rapport "risquophobe"/"risquophile". Si on en croit le discours néolibéral porté par François Ewald et Denis Kessler, il y a désormais celui qui prend des risques et celui qui n'en prend pas. Gloire au premier, à l'entrepreneur conquérant et qui bouscule et forge de sa volonté les lendemains incertains. Honte au second, au salarié qui n'est qu'un frileux arc-bouté sur ses droits acquis et donc forcément le perdant de la nouvelle compétition, une sorte de sous-travailleur, voire de sous-homme qui se complait dans la subordination à ceux qui prennent des risques. "Le risque est du même coup principe de hiérarchie: celui qui prend le risque d'affronter la mort devient le maître de celui qui n'en a pas le courage." Déjà au XVIIIe siècle, l'Anglais Richard Cantillon séparait les homme à gages certains et les hommes à gages incertains, les seconds étant évidemment assimilés aux courageux entrepreneurs.
Cette approche néolibérale fleure bon le naturalisme. Tout comme les forces de la nature, les forces du marché sont imprévisibles. Qui peut prévoir un tremblement de terre, un tsunami, une tempête, l'émergence de virus, un accident nucléaire? Personne. Qui peut deviner des attaques terroristes? Pas grand monde. Qui peut pressentir les crises économiques et financières? Pas grand monde non plus. Alors, devant l'incertitude, il est urgent d'agir. Chacun est sommé de s'adapter à la société du risque.
Le risque n'est pas une menace. C'est une opportunité. Il faut l'accepter et lui tendre les bras. Il est l'alpha et l'oméga de l'action humaine. Il structure la société et se répartit selon la place des individus. Pour le sociologue Ulrich Beck, la richesse mais aussi le risque détruit le collectif et oblige au chacun pour soi. "C'est l'individu lui-même, qu'il soit homme ou femme, qui devient l'unité de reproduction de la sphère sociale. Ou, pour le dire autrement : les individus deviennent, à l'intérieur et à l'extérieur de la famille, les agents de leur propre subsistance médiée par le marché..."
Comme la guerre pour Carl von Clauzewitz, le marché est le domaine du hasard. Il est le lieu de l'incertitude. Seul celui qui prend des risques modèle le futur pour son plus grands intérêt.
Le risquophile a toutes les chances de gagner car le risque est la nouvelle valeur, la valeur suprême : "Le risque, c'est tout à la fois une morale, une épistémologie, une idéologie, en fait une manière de mesurer la valeur des valeurs."
Le néolibéralisme instille le risque partout. Il fait de tous les hommes des hommes à gages incertains, qu'ils soient patrons, salariés, professions libérales et même chômeurs ou carrément exclus. Dans une économie totalement dérégulée, tous doivent vivre pleinement le risque, l'accepter, en faire une force motrice et, dans le même temps, se débrouiller tout seul pour s'en prémunir en cas de catastrophe ou de crise. Car pour les risquophiles, le risque est à la fois principe de civilisation et connaissance de soi.
La suite " de l'homme risque" au prochain numéro.
Extrait du très bon livre de Ali Laidi docteur en science politique et chercheur à l'IRIS, "Aux sources de la guerre économique", édité chez Armand Colin
Les "pseudos pirates qui utilisent des lieux communs c'est très tendance en ce moment, d'ailleurs notre société adore les tendances." Qui travaillent dans le numérique en free lance, profession libérale ou en auto-entrepreneur, se font passer pour des risquophiles pirates, et qui parlent de la fin du salariat, mais qui demandent aussi la protection de l'état car ils considèrent que leur activité peut être inconstante et donc il faudrait les protéger comme un salarié. "MAIS UN PIRATE N'A PAS BESOIN DE PROTECTION" il est hors cadre.
Ces jeunes "pirates" vont se faire manger tout cru par le néolibéralisme.
Je retourne dans mon atelier et je me prépare à suivre le derby Carcassonne / Béziers en rugby championnat Pro D2.
QUELQUES EXEMPLES DE POLITICARDS QUI NAVIGUENT EN FONCTION DE LEURS AMBITIONS.
Prenons Emmanuelle Cosse, militante de toujours, puis à la tête des écolos, qui a critiqué en parlant de connerie la politique que menait François Hollande et son gouvernement, va faire maintenant la danse du ventre dans ce gouvernement, car elle n'est pas sans ignorer que ceux qui décident sont François Hollande et Manuel Valls.
Aux FN, le jeune loup aux dents qui raye le parquet, mais c'est bien sur, Nicolas Bay le nouveau secrétaire général.
Ce jeune homme qui était au Front National à ses débuts et qui avez fui le navire FN en critiquant chaudement Marine le Pen pour rallier Bruno Mégret pensant qu'un grand avenir s'ouvrait devant lui.
Hélas pour lui, l'aventure Mégret pris fin rapidement et il faut croire qu'au FN ils ne sont pas rancunier et qu'aussi ce jeune loup pourrait travailler dans un cirque car il a du la faire la danse du ventre pour retrouver la "SARL FRONT NATIONAL".
Chez les républicains ils ont un peu le même problème avec Guillaume Peltier, ce jeune loup qui est passé par le FN, puis chez Bruno Mégret, avant de retrouver la maison mère qui pour l'instant est peut-être plus confortable.
Cela donne une idée de tout ces jeune loup qui arpentent les allées du pouvoir par ambition.
Je vais retourner dans mon atelier, le dessin ça calme.
GOUVERNER PAR LA DETTE
L'UNIVERSITÉ AMÉRICAINE, MODÈLE DE LA SOCIÉTÉ DE LA DETTE
La fabrique du savoir est une entreprise financière
Mais avant d'examiner les raisonnements théoriques et politiques qui amènent ces savants à des conclusions que la réalité semble quotidiennement démentir, je voudrais arrêter ma réflexion sur les universités américaines ou deux d'entre eux enseignent.
Pourquoi l'université, et pourquoi aux USA? Parce que ce temple de la transmission et de la production du savoir occidental est aussi le modèle de l'entreprise financière et de l'économie de la dette, et ce à plusieurs titres. D'une part, l'université américaine présente la concrétisation idéale du rapport créditeur/débiteur et, d'autre part, l'étudiant américain incarne parfaitement la condition de l'homme endetté dans la mesure ou il exprime de façon paradigmatique, pour l'ensemble de la société, les conditions de subjectivation de l'économie de la dette.
Un récent rapport de l'antenne new-yorkaise de la Fed sur la dette des ménages aux États-Unis a rendu publiques les données sur l'endettement des étudiants américains : au 31 mars 2012, le total des sommes empruntées pour financer des études et attendant d'être remboursées s'élevait à 904 milliards de dollars, soit 30 milliards de plus que trois mois plus tôt. Ce chiffre correspond à plus de la moitié de la dette publique de l'Italie et de celle de la France. Pour une dette beaucoup moins importante, l'Union Européenne et le FMI n'ont pas hésité à mettre en pièces la Grèce, qui connaît aujourd'hui sa sixième année de récession.On impose donc, pour des sommes comparables ou inférieures, la récession, l'austérité, les sacrifices, le chômage, la pauvreté à des millions de citoyens de pays endettés.
Aux USA, les deux tiers des diplômés sortent endettés de l'université. Le nombre de personnes qui se sont endettés pour terminer leurs études est aujourd'hui de 37 millions. La Fed rappelle que si les emprunts immobiliers demeures aux Etats-Unis le premier poste d'endettement par foyer, les prêts aux étudiants sont devenu le deuxième poste d'endettement des ménages américains en 2010, dépassant les emprunts contractés par carte de crédit.
Avec la crise, le de chômage chez les diplômés de moins de 24 ans dépasse les 15%, nombre de jeunes diplômés peinent à trouver un travail et les possibilités de remboursement s'amenuisent.
Quelle meilleure préparation à la logique du capital et à ses règles de rentabilité, de productivité, de culpabilité, que d'y entrer endetté? Le dressage par la dette, qui imprime dans les corps et les esprits la logique des créditeurs, n'est-il pas l'initiation idéale aux rites du capital ?
Extraits du très bon livre "GOUVERNER PAR LA DETTE" de Maurizio Lazzaroto, sociologue et philosophe, publié chez "LES PRAIRIES ORDINAIRES".
Quelques exemples de PIB et DETTES PUBLIQUES qui montrent qu'aucun pays ne remboursera jamais sa dette publique, mais cela permet au capital de tenir l'ensemble des citoyens.
PIB des États-Unis 2015: 18128 milliards de dollars.
Dette publique des États-Unis: 18300 milliards de dollars.
Dette des étudiants américains en 2014: 1160 milliards de dollars.
PIB de la France en 2014: 2142 milliards d'euros.
" " de l'Allemagne en 2014: 2903,8 milliards d'euros.
" " de l'Italie en 2014: 1616 milliards d'euros.
" " de l'Espagne en 2014: 1058,5 milliards d'euros.
Dettes publiques:
Allemagne en 2014: 2170 milliards d'euros.
France " " : 2038 " " " .
Espagne " " : 1034 " " " .
Italie " " : 2135 " " " .
Il est temps d'aller déjeuner, les chiffres sont importants, mais les nourritures terrestres permettent de digérer tout cela.
POUR TOUS LES AMOUREUX DE LA CONSTITUTION.
TITRE III
LE GOUVERNEMENT
Article 23
Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l'exercice de tout mandat parlementaire, de toute fonction de représentation professionnelle à caractère national et de tout emploi public ou de toute activité professionnelle.
Une loi organique fixe les conditions dans lesquelles il est pourvu au remplacement des titulaires de tels mandats, fonctions ou emplois. Le remplacement des membres du Parlement a lieu conformément aux dispositions de l'article 25.
Je suppose que cela concerne Mr. Jean Michel Baylet patron de presse, "LA DEPECHE DU MIDI, MIDI PLYMPIQUE, etc.
Nommé ministre de l'Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales,
et si cette règle n'était pas appliqué, cela poserait un sérieux problème constitutionnel.