Un mot sur l'article publié dans Beaux-Arts magazine, consacré à Daniel Buren.
A l'attention de Fabrice Bousteau rédacteur en chef de ce magazine, qui a consacré un très long papier dithyrambique à ce "décorateur d'intérieur et d'extérieur".
Le titre de cet article:
"LA FRESQUE D'ART ET DE VIE DE BUREN"
Petite précision en ce qui consiste l'utilisation du "terme" fresque par une personne supposée connaisseuse en matière d'art.
LA FRESQUE
Le terme "fresque" est souvent utilisé à tort pour désigner une peinture murale de grand format, alors que le mot désigne une technique très précise qui se fait uniquement sur un enduit de chaux encore frais.
C'est la seule peinture qui ne nécessite ni colle ni liant.
Un peu d'eau, de chaux et des pigments suffisent car la carbonatation de l'enduit de chaux va fixer l'œuvre.
La fresque reste une peinture exceptionnelle par sa tenue dans le temps et la richesse de son rendu.
Les fameuses bandes style papier peint qu'il fourgue partout et qui sont la signature de son travail de décorateur qu'il présente comme étant des œuvres d'art, non en aucun cas ni la qualité plastique ni l'inventivité qu'ont produit de très grands artistes qui ont utilisé la technique de la fresque.
Daniel Buren habille.
Je reviendrais plus tard sur cet article consacré au "TRAVAIL" du décorateur Daniel Buren.
Sur ces bonnes nouvelles je vais déjeuner.
APRES L'HOMME ENTREPRISE, UN PEU D'ART CONTEMPORAIN.
Lu dans le journal L'INDEPENDANT "Contemporain et classique, dialogue de l'art au musée".
Des oeuvres itinérantes du Fond Régional d'Art Contemporain sont exposées au musée d'art et d'histoire de Narbonne. Un choc culturel intéressant.
"C'est un dialogue entre des oeuvres contemporaines et des oeuvres classiques, le propos est ambitieux et toujours spectaculaire. Des oeuvres baladeuses du FRAC et du Centre National des Arts Plastiques" dans le texte.
Ce genre de manifestation très "tendance" qui consiste a faire se "confronter" des oeuvres de l'histoire et de l'antiquité avec des oeuvres contemporaines, me font penser à des coups de com. plutôt qu'à un contenu artistique sérieux. Envelopper tout cela de rhétorique verbeuse ne pèse pas lourd pour qui a un minimum de connaissance en art.
Quelques exemples tirés de cet article.
"Les portraits dialoguent et abolissent les frontières", a indiqué en préambule Paul Rouffia, citant Victor Hugo. Le documentaliste au lycée Làcroix introduisait ainsi la résidence d'artiste de Belkacem Boudjellouli.
Belkacem Boudjellouli dans la salle qu'il a choisi, a tout simplement recouvert la mosaique romaine par un tapis rose fuschia en peluche, kitch "PARCE QUE L'ANTIQUITE VENAIT PERTURBER SES OEUVRES", des portraits au fusain grandeur nature de personnages rencontrés au fil de ses pérégrinations, sur lequel il pose un regard fraternel.
Je vous laisse réfléchir sur le concept de dialogue et de confrontation, quoique l'on en pense, il y a confrontation.
Une photo représentant un cadre de porte de grande taille, intitulé "La porte d'ALKEMA" de l'artiste néerlandais résidant en Languedoc, Tjeerd Alkema.
Voici comment Céline Mélissent du FRAC présente cette oeuvre.
"Ce qui intéresse avant-tout cet artiste, c'est le déplacement du spectateur autour de son oeuvre: c'est une anamorphose. Il faut se déplacer dans l'espace pour trouver le point ou les formes se structures et ou une porte s'ouvre à nous".
"Vive l'art contemporain..."
L'HOMME ENTREPRISE 5e épisode, suite de l'homme risque.
Le sociologue allemand Georg Simmel définit la confiance comme "la suspension temporaire du doute rationnel". Or, le modèle néolibéral empêche toute suspension, même temporelle, de ce doute. L'homme néolibéral est constamment sur ses gardes face à un marché toujours incertain et des compétiteurs toujours à l'affût de la moindre faiblesse des concurrents. La confiance, "institution invisible" du libéralisme s'érode. Le sociologue Russel Hardin en conclut que nous somme entrés dans l'âge de la défiance : "Nous vivons dans un âge de la défiance au sens ou nous interagissons d'avantage ... avec des gens dans lequel nous n'avons pas confiance (et peut-être même à l'égard desquels nous éprouvons de la défiance) qu'avec des gens dans lequel nous avons confiance". L'âge de la défiance nous entraîne vers le chaos. L'individu rationnel et froid met en danger la société. A cause de lui, elle se disloque. Comme le rappelle Eloi Laurent, ce sont les difficultés sociales qui expliquent la défiance et non le contraire.
Le nouvel ordre de la compétition fabrique donc un individu calibré pour lui. Fragile, faible, stressé, parfois malade et malhonnête et parfois sans foi ni loi envers son collègue ou son concurrent. Ce que vise le néolibéralisme, c'est moins son corps que son esprit. Il ne lui demande pas seulement d'obéir et de se soumettre à ce nouvel ordre compétitif mais bien d'y participer, de consommer sans craindre de se consumer. Cet homme nouveau, modelé par la rationalité néolibérale, nous fait-il basculer dans une ère nouvelle ? C'est l'avis de certains psychiatres. Nous serions entrés dans la "civilisation médico-économique". L'alliance de la médecine, de la psychiatrie et de l'économie crée une nouvelle ontologie, celle d'un "sujet neuroéconomique".
La mutation anthropologique débouche sur un homme-marché qui appréhende son environnement politique, professionnel, social, amical et même familial à l'aune de la seule rentabilité.
Poursuivant la réflexion de Marx sur le fétichisme de la marchandise, Georges Lukacs annonce déjà au début des années 1960 la création par le capitalisme d'une seconde nature humaine : celle de la réification comprise comme le fait de considérer les autres comme des objets. C'est l'extension illimitée du domaine de l'échange marchand qui fonde toutes les relations humaines sur la base des intérêts égoïstes.
Un demi-siècle après l'analyse de Lukacs, la situation a empiré. Le sujet, rationnel jusqu'au plus profond de son ADN, "marchande" toutes ses relations et fait de ses semblables non seulement des choses mais surtout des concurrents. Loin de libérer l'homme, cette nouvelle ontologie de l'être fabrique un soldat de la guerre économique. Dans cette existence de marché, tout est objet de commerce : les choses, les corps, les esprits mais aussi l'âme. Méphisto n'est pas le diable mais un entrepreneur pour qui rien n'existe en ce monde, qui ne mérite d'être vendu.
"L'homme entreprise" extraits du très bon livre "AUX SOURCES DE LA GUERRE ECONOMIQUE" de Ali Laidi docteur en science politique et chercheur à l'IRIS.
Chez Armand Colin
Je termine là pour aujourd'hui, et retourne à mon atelier.
Je reviendrai sur ce sujet un peu plus tard.
L'HOMME ENTREPRISE 4e épisode, suite de "l'homme risque.
Quid du comportement des individus en dehors de l'entreprise ? Ce n'est pas l'affaire des gourous du développement de soi. A la rigueur, l'homme peut être schizophrène, avoir tel comportement dans l'entreprise et son contraire à l'extérieur, cela n'implique aucunement sa responsabilité. En dehors de l'organisation, l'homme est libre.
Libre jusqu'à un certain point. Car certaines entreprises se soucient de la vie de leur salariés dans la sphère privée. Un individu épanoui et heureux dans son ménage est un salarié performant et donc rentable. Il faut donc assurer son bien-être jusqu'à son domicile. Les entreprises s'investissent pour compenser les failles des services publics, comme par exemple l'absence de places en crèches. Il arrive aussi que les entreprises se transforment en conciergerie pour aider leur salariés à trouver une table, une place de cinéma ou de concert...
Elles se préoccupent aussi de leur santé physique en mettant à leur disposition des salles de fitness. Chez l'assureur AXA, les salariés préoccupés par leur poids peuvent suivre un programme nutritionnel particulier. La santé mentale des salariés est également une préoccupation des entreprises. Certaines offrent des coachs et même des psychologues avec anonymat garanti. Chez le constructeur automobile PSA, l'attention portée aux salariés va encore plus loin. La direction de l'entreprise a décidé de se préoccuper des violences conjugales. Les managers sont chargés de détecter les salariés qui frappent leur femmes. En cas de besoins ils peuvent les diriger vers un psy.
L'entreprise paternaliste est-elle de retour ? Il existe un prix qui récompense chaque année les entreprises les plus attentives à l'épanouissement parental de leurs employés. Il s'agit des trophées de l'Observatoire de la parenté en entreprise. En 2011, le cabinet Ernst & Young la remporté pour avoir mis à disposition de ses salariés un pédiatre.
Souci du salarié à l'intérieur comme à l'extérieur de l'entreprise, formation à l'épanouissement personnel, éducation à la performance par les techniques de développement de soi, célébration du risque... le tout dans un univers concurrentiel impitoyable. A l'arrivée, quel individu fabrique cette idéologie de l'homme-entrepreneur ?
"En aparté, il y a quelque temps, chez des amis entrepreneur après un repas très agréable nous avons abordé cette nouvelle approche du monde de l'entreprise en ce qui concerne la création de crèches dans le cadre de l'entreprise, de salles de fitness, de fonction de conciergerie, pour un certain nombre service comme par exemple trouver un teinturier pour le "pour le beau costume d'un manager", etc.
Eux considéraient cela comme une avancée, à la limite comme un progrès "social", je m'étais opposé à eux, car je considérais que ces nouvelles trouvailles du monde de l'entreprise n'étaient que des outils supplémentaires afin d'augmenter la productivité de l'entreprise.
Pour moi cette volonté de prétendre vouloir améliorer le bien être du salarié, n'a pas d'autre but que cela.
On peut appeler ce type de "progrès" d'enfumage idéologique du libéralisme."
Je suis satisfait de découvrir dans ce livre quelque temps plus tard, que je ne suis pas le seul à penser cela.
Je retourne à l'atelier retrouver mes dessins.
L'HOMME ENTREPRISE 3e épisode, suite de "l'homme risque".
Autre technique importante : l'analyse transactionnelle (AT). L'approche est identique à la PNL. Elle part de l'observation des comportements de l'individu mais propose une véritable théorie psychanalytique de la personnalité. La prétention de l'AT est de "vendre" Freud à tous les travailleurs ! En découpant le Moi en trois états, parent (lorsque l'individu émet un jugement), adulte (lorsqu'il traite avec objectivité une information) et enfant ( lorsqu'il fait parler ses émotions), l'analyse transactionnelle propose une introspection à l'individu qui peut ainsi atteindre l'autonomie et la connaissance de soi. Lesquelles sont également censées enrichir son capital humain. Freud n'en espérait pas tant, lui qui pensait au contraire que cette introspection du Moi débouchait sur une inconnue encore plus abyssale : l'inconscient. L'AT prétend faire aboutir l'individu à sa vérité, via, non pas l'inconscient dont l'importance aurait été surestimée par Freud, mais par la "préconscience" qui forme la majeure partie de l'inconscient. Autonomie et connaissance de soi visent à "fabriquer" un individu qui s'estime et qui, par conséquent possède d'harmonieuses relations avec ses collègues ou ses partenaires extérieurs.
La bonne harmonie entre salariés figure à la base de la théorie de l'Elément humain inventée par le psychologue américain Will Schutz. Auteur d'un livre au titre explicite, The Human Element: Self-Estreem, Productivity and the Bottom Line, Will Schutz présente ainsi sa théorie : l'estime de soi de l'individu est mise au service de la cohésion des équipes dans le but d'augmenter la productivité des salariés et, dans la foulée, le chiffre d'affaires de l'entreprise. Schutz considère, comme l'AT, que l'inconscient est surestimé. Chaque individu possède en lui la faculté d'accéder à son inconscient, c'est juste une question de choix personnel. Or, c'est en y accédant que l'individu fait le ménage dans sa conscience, sépare les bonnes des mauvaises pensées. C'est ainsi qu'il chasse toutes ses peurs : de ne pas être intégré et reconnu par le groupe, de ne pas maîtriser sa vie, de ne pas être aimé... Autant d'inquiétudes qui bloquent l'estime de soi, parasitent ses relations avec les autres et empêchent de travailler efficacement avec ses collègues.
PNL, AT, théorie de l'Elément humainet bien d'autres encore (l'Ennéagramme, le Mayers-Briggs Personnality Indicator... ambitionnent d'aider à construire sa personnalité. Toutefois, ces techniques ne sont pas là pour forger un homme heureux et épanoui. Elle font seulement le lien entre soi et l'organisation afin de rendre l'individu apte aux normes et aux exigences de productivité et de rentabilité de l'entreprise. Même s'il ne faut pas nier leur caractère humaniste, toutes ces techniques définissent l'homme comme un sujet producteur entièrement responsable de lui-même, libre de sa destinée. Elle lui fournissent les outils pour mieux se connaître et améliorer sa performance entrepreneuriale.
Comme nous venons de le voir, ces techniques du développement de soi se moquent de la vérité. Ce qui compte, c'est de donner à l'individu les codes et les comportements adéquats pour répondre aux attentes de performances exigées par son organisation. "Ces théories sont forgées moins pour être juste que pour être efficaces - en particulier dans un contexte d'entreprise." L'objectif est donc bien d'ordre utilitariste. Quant à l'élévation de l'homme, elle passe au second plan. Il y a bien une dimension morale dans le développement humain mais elle n'est qu'un moyen, pas une fin.Celle-ci reste la productivité et la rentabilité de l'homme au service de l'entreprise.
La suite au prochain épisode, ne soyez pas inquiet il y aura une fin à cet article.
Je retourne à l'atelier continuer ma série de dessins "La danse des maçons".
L'HOMME ENTREPRISE 2e épisode, suite de l'article "l'homme risque".
Cela passe par les techniques et les discours sur la gestion de la personnalité. Ils visent la réalisation de soi et se présentent toujours avec la légitimité scientifique. Ils prétendent que l'individu moderne réalise désormais dans l'entreprise et non dans les vieux récits collectifs d'autrefois portés par la politique ou la religion, ainsi que nous la montré, Jean-François Lyotard. Adieu les utopies émancipatrices, adieu la société sans classe, adieu la réalisation de l'esprit, qu'il se soucie de lui-même et se réalise. C'est là qu'il donne le meilleur de lui-même et s'épanouit dans ses relation avec les autres. L'entreprise est le lieu de "l'usage de soi". Le lieu ou l'individu monétise pleinement son capital humain. Sa psyché devient donc un enjeu managérial pour l'entreprise. Elle est une ressource à exploiter pour transformer la libido des salariés en énergie productive.
Les techniques de développement personnel valorisent le capital humain tout au long de la vie. Elles sont nombreuses et adaptées à tous les types d'individus. Parmi les plus utilisées on trouve la programmation neuro-linguistique (PNL). La PNL modélise les meilleures stratégies de communication. Elle postule que tout vient du cerveau qui interprète non pas la réalité mais sa perception. Pour s'améliorer, l'individu doit donc agir sur le langage qui lui permet de percevoir cette réalité, ce qu'on appelle la "programmation linguistique", c'est-à-dire la vision que chacun possède de son environnement. Grâce à l'ouie, au toucher, à l'audition et aux émotions, la PNL permet à chaque individu de modifier dans un sens favorable "sa" réalité. Peu importe la vérité, ce qui compte, c'est que le mensonge soit utile pour lui et surtout pour son entreprise. "Nous savons que nous ne savons pas si ce que nous disons est "vrai", mais que tout cela n'a dans le fond pas grande importance puisque la PNL est un ensemble de "mensonges utiles"qui sont opérants dans la réalité.
"En aparté, dans le cadre d'une formation pédagogique à laquelle j'ai participé avec d'autres professeurs professeur de centres de formation en alternance (CFA), nous avons eu un cours d'une journée sur l'utilisation de la PNL, comme outil à la gestion, à la transmission et à la guidance pédagogique de groupes d'apprenants.
J'ai souvenir que cette formatrice nous avez dit qu'elle était capable de savoir quand une personne mentait, alors, je l'avais interpellé en lui demandant pourquoi elle n'était pas rentré à la PJ ou son savoir aurait été de la plus grande importance.
A cette question point de réponse."
La suite de "l'homme entreprise" au prochain épisode, il est temps de regagner l'atelier lieu de grande méditation et production artistique.
L'HOMME ENTREPRISE suite de l'article "l'homme risque".
Michel Foucault montre dans ses nombreux écrits comment les institutions (école, famille, entreprise, prison, hôpital...) disciplinent les corps et obligent l'individu à accepter les contraintes imposées par elles. Cet âge de la discipline des corps est la deuxième forme de gouvernement. Elle suit celle qui s'étire du Moyen Age au début du XVIIIe siècle et qui visait le contrôle des territoires. Pour désigner la seconde période historique de rationalité gouvernementale (du XIIIe siècle au milieu du XXe) qui s'exprime par la pression sur le corps, Foucault parle d'anatomopolitique (1976), considérée comme l'intrusion de la politique dans l'anatomie. Le philosophe estime que les normes et les contraintes exigées par les institutions fabriquent un individu selon sa classe et sa profession: le bon étudiant, le bon ouvrier, le bon cadre, le bon policier, le bon professeur... Le but est d'obliger les à se soumettre librement, à s'imposer à eux-mêmes ces normes afin de régler leur comportement et de faciliter leur contrôle par les autorités. Un corps docile est un corps utile pour le système. La discipline des corps est l'assurance de la discipline des esprit. Le corps doit amplifier sa force productive tout en minorant sa force politique. Pour Foucault, l'Etat est l'institution disciplinaire par excellence.
D'où les liens qu'il entretient à un moment de sa vie avec le libéralisme qu'il voit comme le libérateur des pressions étatiques et comme l'initiateur de la troisième période de rationalité gouvernementale, celle qui ouvre la voie au néolibéralisme. Foucault pense que le néolibéralisme ne propose pas de modèle anthropologique particulier de l'homme. Au contraire, il le contraint à la responsabilité, lui impose la liberté malgré lui et accepte que la société évolue sans cadre imposé.
Dans le même temps, le philosophe rejette l'idée que l'état est le seul lieu du politique. Il voit la politique partout, dans la culture, l'enseignement, l'économie, la famille... Et c'est là que Foucault se contredit. Si la politique est partout, même dans l'économie, alors le néolibéralisme n'est pas une idéologie vierge et sans intention. Elle propose et impose sa propre vision anthropologique de l'Homme. Cette représentation est celle d'un homme plongé dans une société où la concurrence gouverne tous les secteurs de la vie, celle d'un combattant jamais au repos.
De nombreux auteurs poursuivent la réflexion de Foucault. A partir de ses cadres théoriques, ils étudient l'impact du néolibéralisme sur l'âme humaine. Ils perçoivent la fabrication d'un homme nouveau à la psyché différente. De l'anatomopolitique, ils passent à la psychopolitique.
Certes, l'idéologie néolibérale n'oublie pas les corps. Ils demeurent une force productive importante et subissent toujours certaines contraintes, ne serait-ce que dans la tenue vestimentaire qui différencie les catégories professionnelles (ouvrier, agriculteur, employé, cadre, manager...). Toutefois, dans la capitalisme cognitif ou dominent les services au détriment de l'agriculture et de l'industrie, les corps importent moins que les esprits.
Ce qui compte désormais, c'est de discipliner les âmes pour les mettre au service de l'ordre marchand.
" Dorénavant, c'est sur cette dimension moins aisée à cerner ou à définir qu'on pourrait appeler l'âme, que s'exerce le pouvoir, afin d'en tirer des effets d'utilité, de docilité."
La suite au prochain article, il est temps de me préparer à assister à un match de rugby, c'est un sport qui détend les neu.rones
LE TRAVAIL, LE TRAVAIL, LE TRAVAIL, quelques THINK TANK qui soutiennent le projet de déréglementation du droit du travail.
Tout d'abord les plus médiatiques, commençons par les jeunes.
GENERATION LIBRE:
L'équipe permanente:
Le très médiatique "télé, radio, etc. Gaspard Koenig Président, il est philosophe et a travaillé à Bercy au cabinet de Christine Lagarde et à la Berd à Londres. Il enseigne à HEC.
Delphine Granier diplômée de sciences PO, ses premières expériences professionnelles l'orientent en agence vers le milieu des relations institutionnelles et du lobbyng.
Jérémy Boissinot entrepreneur, diplômé de sciences PO et de l'ESCP, deux startups dont une basée aux Etats-Unis.
L'équipe opérationnelle:
Mathieu Le Roux diplômé d' HEC.
Gabriel Oppetit études de mathématiques à Impérial Collège, il intègre HEC en 2013.
Clara Lemaire consultante en affaires publiques Européennes à Bruxelles au sein de l'agence Fleishman Hilliard. Elle occupe le poste de directrice de clientèle et conseille de grands groupes énergétiques dans le cadre de leurs activités de lobbying et de communication à l'égard des institutions Européennes.
Thibault Danjou est entrepreneur opérant en Asie, maitrise de gestion Paris Dauphine et du MEA à l'Université de Chicago.
Le conseil d'administration:
Edouard Fillas diplômé de sciences PO et HEC.
Thibaut Dornon histoire à normale Sup et université de Cambridge, diplômé de sciences PO, sorti de l'ENA en 2009, il rejoint la cour des comptes, puis un an au National Audit Office de Londres. Il a enseigné à sciences PO, l'ENA et à l'IGPE.
Olivia Penichou en 1990 débute sa carrière à l'Assemblée Nationale chargée de com. du groupe UDF. 2005 rejoint Christine Lagarde.
Raphael Samuel-Lajeunesse est Portfolio Manager pour une institution financière internationale, consultant chez McKinsey et Co. Spécialités énergie, industrie et finance, a enseigné à la London Businness School.
Mathieu Laine avocat d'affaire pendant 6 ans, il enseigne le droit et la philosophie à sciences PO.
Nous avons droit régulièrement dans les médias à la présence d'Agnés Verdier-Molinié, directrice de:
LA FONDATION IFRAP
Agnés Verdier-Molinié qui est la directrice de cette fondation crée en 1985 et qui a été "reconnue d'utilité publique" en 2009 par décret de François Fillon Premier Ministre.
Les dons adressés à la Fondation IFRAP sont déductibles à 66%, aux impôts des sociétés 60%, et 75% pour les personnes assujetties à l'impôt sur la fortune.
"C'est fabuleux de pouvoir faire propager ses idées tout en bénéficiant des mansuétude de la loi".
LA FONDAPOL
La Fondapol représenté par le très médiatique Dominique Reynier, qui occupe les fonctions de directeur général. Ce monsieur qui refuse de dire quels sont les personnes ou le groupes qui finance cette boite à idées.
Ayant une très haute estime de sa personne il sait présenté pour le LR aux dernières élections régionales.
Et bonjour la casquette, encore un personnage que la réalité de terrain a remis à sa place.
L'INSTITUT MONTAIGNE
Là, nous sommes dans du lourd, il est présidé par "HENRI DE CASTRIES" Président Directeur Général D'AXA. Sur leur site pas de mystère il y a toutes les entreprises qui soutiennent l'Institut Montaigne.
Pas de doute cet institut a du poids dans les orientations politiques et économiques.
Un dernier pour la route le très libéral, INSTITUT TURGO
Il est présidé par Gilles Dryancour, qui vient de l'industrie.
On peut observer que la majorité des personnes qui composent ses boites à idées libérales et ultra libérales sont toutes coulées dans le même moule, sciences PO, HEC, et certaines de l'ENA. ce qui nous permet d'observer et de combattre cette novlangue idéologique sur le plan politique et économique.
Ils soutiennent tous ce projet de déréglementation du droit du travail, mais peut-être n'ont-ils pas mesuré les conséquences, il y a les idées et puis il y a le terrain .
Je ne parlerai pas de la boite à idées "TERRA NOVA" qui conseille le PS, tellement ils sont lamentables.
LE TRAVAIL, LE TRAVAIL, LE TRAVAIL...
Tout d'abord j'aimerai citer Alain Supiot, grand professeur de droit social et membre titulaire de la chaire Etat social et mondialisation, qui précise dans la nouvelle préface de son livre, " Au-delà de l'emploi" chez Flammarion.
"C'est un abus de langage de qualifier de " projets de réforme du droit du travail" les appels à sa déréglementation. Il ne faut pas confondre en effet la transformisme, qui réduit la politique à la soumission des contraintes du marché et à l'évolution des meurs, qui consiste à mettre politiquement en oeuvre la représentation d'un monde plus libre et plus juste."
Cette loi qui déréglemente le droit du travail est proposé pour créer de l'emploi, car il parait que les employeurs souffre d'une nouvelle forme de psychose, "ils ne peuvent pas recruter car ils ne pourraient pas licencier à leur guise". On tombe sur la tête quand on entend cela.
Pour avoir imprimé et aborder en lecture les 130 pages de ce projet de loi, la première constatation est que toutes les règles générales édictées, peuvent être détricotées, soit dans le cadre de branches, ou dans le cadre des entreprises. "Nous savons tous que l'entreprise est un lieu d'épanouissement personnel, "on se croirait dans un temple de la religion
bouddhiste" .
Il n'y a jamais de rapport de force dans une entreprise, "TOUS LIBRES, TOUS ÉGAUX", le monde de l'économie numérique "startups, plate formes, etc.", utilisent leurs énormes moyens pour véhiculer ce type de théorie .
Quelques exemples, pour les heures supplémentaires une entreprise pourra faire baisser par accord interne le montant de l'augmentation des heures supplémentaires au delà de la 35e heure à 10%, alors que le taux de principe est de 25%.
Devinez ce qui va se passer, je vous laisse réfléchir.
Passons sur les plafonds des indemnités aux tribunaux des prud'hommes en cas de licenciement abusif, les entreprises pourront moduler les rémunérations et le temps de travail "pour développer l'emploi", etc...
Pour faire entrer dans nos petites tête le bien fondé de ce type de projet politique, même notre prix Nobel d'économie y est favorable, car il s'agit bien de projet politique, et pour moi l'économie est politique. Un certain nombre de représentants de "boites à idées" favorables à ce projet, sont régulièrement invités dans les médias.
Au prochain épisode je parlerai de ces "boites à idées".
Je retourne à l'atelier continuer ma nouvelle série de dessins, la "danse du maçon".