L'HOMME ENTREPRISE 4e épisode, suite de "l'homme risque.
Quid du comportement des individus en dehors de l'entreprise ? Ce n'est pas l'affaire des gourous du développement de soi. A la rigueur, l'homme peut être schizophrène, avoir tel comportement dans l'entreprise et son contraire à l'extérieur, cela n'implique aucunement sa responsabilité. En dehors de l'organisation, l'homme est libre.Libre jusqu'à un certain point. Car certaines entreprises se soucient de la vie de leur salariés dans la sphère privée. Un individu épanoui et heureux dans son ménage est un salarié performant et donc rentable. Il faut donc assurer son bien-être jusqu'à son domicile. Les entreprises s'investissent pour compenser les failles des services publics, comme par exemple l'absence de places en crèches. Il arrive aussi que les entreprises se transforment en conciergerie pour aider leur salariés à trouver une table, une place de cinéma ou de concert...
Elles se préoccupent aussi de leur santé physique en mettant à leur disposition des salles de fitness. Chez l'assureur AXA, les salariés préoccupés par leur poids peuvent suivre un programme nutritionnel particulier. La santé mentale des salariés est également une préoccupation des entreprises. Certaines offrent des coachs et même des psychologues avec anonymat garanti. Chez le constructeur automobile PSA, l'attention portée aux salariés va encore plus loin. La direction de l'entreprise a décidé de se préoccuper des violences conjugales. Les managers sont chargés de détecter les salariés qui frappent leur femmes. En cas de besoins ils peuvent les diriger vers un psy.
L'entreprise paternaliste est-elle de retour ? Il existe un prix qui récompense chaque année les entreprises les plus attentives à l'épanouissement parental de leurs employés. Il s'agit des trophées de l'Observatoire de la parenté en entreprise. En 2011, le cabinet Ernst & Young la remporté pour avoir mis à disposition de ses salariés un pédiatre.
Souci du salarié à l'intérieur comme à l'extérieur de l'entreprise, formation à l'épanouissement personnel, éducation à la performance par les techniques de développement de soi, célébration du risque... le tout dans un univers concurrentiel impitoyable. A l'arrivée, quel individu fabrique cette idéologie de l'homme-entrepreneur ?
"En aparté, il y a quelque temps, chez des amis entrepreneur après un repas très agréable nous avons abordé cette nouvelle approche du monde de l'entreprise en ce qui concerne la création de crèches dans le cadre de l'entreprise, de salles de fitness, de fonction de conciergerie, pour un certain nombre service comme par exemple trouver un teinturier pour le "pour le beau costume d'un manager", etc.
Eux considéraient cela comme une avancée, à la limite comme un progrès "social", je m'étais opposé à eux, car je considérais que ces nouvelles trouvailles du monde de l'entreprise n'étaient que des outils supplémentaires afin d'augmenter la productivité de l'entreprise.
Pour moi cette volonté de prétendre vouloir améliorer le bien être du salarié, n'a pas d'autre but que cela.
On peut appeler ce type de "progrès" d'enfumage idéologique du libéralisme."
Je suis satisfait de découvrir dans ce livre quelque temps plus tard, que je ne suis pas le seul à penser cela.
Je retourne à l'atelier retrouver mes dessins.
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